Phéromone maternelle du cheval
La domestication du cheval a débuté il y a au moins 5500 ans. Il a été un élément important du développement des sociétés humaines pour son rôle comme animal de trait dans l’agriculture, le transport et le domaine militaire. Bien que de nos jours le cheval ne soit plus utilisé pour cette fonction, il reste un animal très prisé et apprécié pour le sport et les loisirs.
Le comportement des chevaux est étroitement lié à leurs capacités sensorielles. Les chevaux et les humains partagent les cinq modalités sensorielles les plus courantes (vue, toucher, ouïe, odorat, goût) bien que leur importance et leur acuité diffèrent entre les deux espèces, de sorte qu’il est peu probable que les chevaux perçoivent leur environnement de la même manière que nous. A cet égard, l’appareil olfactif des chevaux est très développé, ce qui indique l’importance des informations convoyées par les odeurs pour les chevaux. Par exemple, ils sont capables de distinguer leurs congénères et les individus qui leurs sont apparentés grâce à leur odeur.
Par ailleurs, en tant qu’espèce proie de prairies ouvertes, le cheval a développé des capacités sensorielles optimales pour la détection et la fuite des prédateurs. Cela en fait un animal particulièrement sujet au stress, auquel il réagit par des comportements associés à la peur (fuite, combat, immobilisation) lorsqu’il se trouve confronté à des situations anxiogènes.
Contrairement au chat, au chien et au lapin, le cheval est une espèce précociale, c’est-à-dire qu’il donne naissance à un petit avec des capacités sensorielles et locomotrices bien développées et capable de suivre sa mère peu de temps après sa naissance. Un lien sélectif entre la mère et son poulain s’établit dès les 30 premières minutes après la mise bas. La mère dispense des soins maternels seulement à son poulain, lui permettant de téter et rejette tout jeune étranger qui pourrait s’approcher de la mamelle. Si la vue et le toucher jouent un rôle important dans la reconnaissance mutuelle de la jument et de son poulain, l’odorat est aussi impliquée dans cette reconnaissance et dans l’allaitement.
Une phéromone maternelle a été identifiée chez la jument. Elle est produite à proximité des glandes mammaires des juments après la mise bas et a un effet apaisant pour les poulains.
La propriétés de cette phéromone est une aide précieuse dans la gestion du comportement du cheval confronté aux situations stressantes les plus courantes auxquelles il peut être exposé au cours de sa vie :
- environnements bruyants
- anxiété liée à la séparation
- sevrage du poulain
- montées/descentes de van
- transports
Par ailleurs, la réduction du stress induite par les phéromones apaisantes de la jument améliore les capacités cognitives du cheval, un aspect essentiel dans les exercices d’apprentissage.