Pheromones Territoriales
Aussi étrange que cela puisse paraître, l’absence d’odeur peut être un puissant stimulus et pousser les individus à la prudence. Dès lors, les zones ou des objets inconnus et non marqués incitent à leur marquage olfactif.
Le marquage territorial est un comportement remarquable de nombreux mammifères. Les marquages olfactifs sont un mélange qui comprennent à la fois des composés signatures (qui informent sur l’identité de l’individu à l’origine du marquage) et des phéromones.
Les mammifères possèdent une grande variété de glandes olfactives spécialisées, mais une méthode commune de marquage : les sécrétions glandulaires, et souvent les matières fécales et urinaire, sont placées à des endroits stratégiques, bien visibles dans leur espace de vie ou leur territoire (les deux ne sont pas nécessairement équivalents*), souvent en lignes le long de chemins ou de limites.
Contrairement à d’autres modes de signalisation (i.e., les vocalisations), le marquage territorial possède l’avantage d’être perceptible même en l’absence de son « propriétaire » et pour une période prolongée. Cependant, il peut s’avérer coûteux, et présenter d’autres risques : marquer un territoire demande de consacrer du temps et de l’énergie (au détriment d’autres activités essentielles comme la chasse). La surveillance du territoire peut exposer son propriétaire à prendre des risques, notamment lorsqu’il va enquêter auprès de marques étrangères et marquer par-dessus. Les marquages peuvent servir d’indices pour les éventuels prédateurs et parasites.
Le marquage territorial peut avoir trois fonctions principales (mais pas nécessairement exclusives) :
- dissuader les intrus potentiels : le marquage fonctionne comme une « clôture chimique » permettant de tenir à l’écart les individus d’une certaine catégorie (par exemple les mâles), bien que dans les faits cela soit rarement le cas.
- permettre à un intrus de reconnaître, s’il est rencontré, le propriétaire, par la correspondance entre ses odeurs et celles des marques olfactives autour du territoire : les propriétaires sont généralement des animaux avec une compétitivité élevée et s’ils ont plus à gagner en conservant leur territoire qu’un intrus n’en a en le reprenant (par exemple parce qu’un territoire familier a plus de valeur qu’un territoire inconnu pour un animal), il sera payant pour le propriétaire du territoire à intensifier la confrontation avec l’intrus.
- établir des frontières avec les principaux concurrents : le marquage préférentielle le long des frontières adjacentes aux rivaux les plus menaçants peuvent servir à former une «ligne de propriété» entre voisins, évitant ainsi des conflits fréquents, et coûteux, entre les différents propriétaires de territoires.
Pour les carnivores bien armés, l’avantage est que des rencontres potentiellement dangereuses avec des rivaux peuvent être évitées grâce à l’utilisation de signaux olfactifs, qu’ils soient déposés sur le substrat ou transportés directement de la surface du corps par les courants d’air. L’inconvénient potentiel de se fier aux signaux olfactifs est le manque de contrôle, à la fois dans la direction vers laquelle le message est transporté (dépendante de celle du vent) et de celui qui le reçoit, car un marquage olfactif ne peut pas être activé et désactivée à volonté : les deux conduisent à une éventuelle exploitation par un tiers des informations contenues dans le signal olfactif. Malgré ces problèmes potentiels, les membres de l’ordre des Carnivora dont font partis les chiens et les chats comptent beaucoup sur les odeurs pour communiquer.
* Un territoire est un espace défendu par un individu, un couple, une famille, un clan ou un groupe d’animaux contre les congénères. Il sert souvent à se nourrir, mais peut inclure d’autres ressources telles qu’un site de repos précieux pour le(s) propriétaire(s) ou pour attirer des partenaires. Il se distingue de l’espace de vie qui correspond à une zone utilisée, mais pas nécessairement défendue, par un animal, un couple, une famille ou un groupe d’animaux résident. Il peut être aussi grand ou plus grand que le territoire défendu et comprend tous les points que le(s) résident(s) visitent pendant la phase de non-migration (en particulier de reproduction) du cycle annuel.
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